Page:Pernette du Guillet - Rymes, Tournes, 1545.djvu/77

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Parquoy le plus elle les r’envoyoit.
Lors voyoit on chascun leur faire place,
Bien que par fois les plus malicieux
Les empescheoient par faict, ou par menace :
Et çà, & là couroient ambitieux,
Qui machinantz d’un accord se rangeoient,
Contre les bons, avec les enuyeux :
Mais a la fin de despit enrageoient :
Car ou la Dame honteuse s’approuchoit,
Comme confus, par les siens s’estrangeoient.
La Vieille alors ses cheveulx arrachoit
De grand douleur, & de fine destresse,
Et a gaigner contre eulx elle tachoit.
En telle foule, & si confuse presse
D’elles chascune a son prouffit regarde,
Mais complaisant tousjours a sa Maistresse.
Tant les suyvis, qu’en fin je me pris garde
De Monstres maintz horribles, & difformes,
Que la grand Dame avoit là pour sa garde :
Lesquelz, combien que de diverses formes
Ils sussent tous, & sans estre semblables,
Si estoient ilz a malfaire conformes.
Mesbahyssant que ces gentz miserables
N’avoient horreur pour un si vain desir,
De frequenter a l’entour de ces Dyables.