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Page:Pernety - Dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure, 1757.djvu/143

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ALAM

de faits fabuleux. Un ſujet galant, critique ou moral, peut être traité d’un maniere purement allégorique. Rubens excelloit dans le choix & l’emploi de l’allégorie.

ALLÉGORIE, ALLÉGORIQUEMENT. Voyez Allégorique.

ALPHABET, terme de Graveurs. Ce ſont différentes ſortes d’alphabets, ou lettres ornées de fleurons & de figures pour mettre au commencement des ſections, livres, chapitres, &c. des ouvrages imprimés, pour les orner. On appelle ces lettres, lettres grises.

ALUNNER, en terme d’Imprimerie, ſe dit du papier que l’on fait tremper dans de l’eau d’alun pour le diſpoſer à recevoir l’impreſſion de la gravûre ou des caracteres. L’Imprimeur eſt quelquefois obligé de l’alunner ainſi quand il eſt trop foible & peu collé. Pour cette effet, il fait fondre de l’alun dans de l’eau chaude, & quand cette eau eſt refroidie, il trempe ſon papier comme on peut le voir dans l’article Tremper.

AMAIGRIR (s’), terme de Sculpture, qui ſe dit d’une figure de terre nouvellement faite. On dit qu’elle s’amaigrit, parce qu’en ſéchant, les parties ſe reſſerrent, diminuent de groſſeur, & deviennent moins nourries.

AMASETTE, outil de Peintres & de Broyeurs de couleurs. C’eſt un petit ais de bois très-mince, de corne ou de cuir, dont on ſe ſert pour amaſſer les couleurs quand on les broye ſur la pierre à broyer. No 1.

AMATEUR, perſonne qui joint à l’amour pour la Peinture, la Sculpture ou la Gravûre, aſſez de goût & de lumieres pour favoriſer les Artiſtes, encourager leurs travaux, & ſouvent faire un recueil de leurs ouvrages.

On peut être Amateur ſans être connoiſſeur, & non au contraire ; de là vient que la plûpart des premiers ſont ſouvent la dupe des gens mercenaires, quand ils ſe reposent trop ſur leur connoiſſance & leur bonne foi.

Les Artiſtes ne ſçauroient être trop reconnoiſſans envers les Amateurs qui ſe ſont rendus célebres par les recueils conſidérables des beaux morceaux des plus excellens Maîtres. Quoique l’amour-propre flatté par les éloges qu’on leur donne