Peinture & de Sculpture : action & poſture où l’on met les figures que l’on repréſente. L’attitude dépend du deſſein. Les Anciens ont recherché autant qu’ils ont pu tout ce qui contribue à former un beau corps, auſſi ont-ils ſcrupuleuſement & très-exactement recherché ce qui fait à la beauté des belles attitudes. Ils ont pour cela donné à leurs figures, des membres grands, nourris, enſorte que ceux de devant contraſtent les autres qui vont en arriere, & tous également balancés ſur leur centre : c’eſt donc dans le goût antique que l’on doit choiſir une attitude. Le moyen de les rendre belles eſt de prendre les plus ſimples, les plus nobles, ſelon le ſujet, les plus variées, les plus expreſſives & les plus naturelles : cette beauté dépend auſſi de la balance & de la pondération du corps. Léonard de Vinci a parfaitement bien traité cette matiere dans les chap. 181 & ſuiv. de ſon Art de la Peinture. Paul Lomaſſe a dit auſſi de fort bonnes choſes dans le ſien.
Attitude, poſition des figures avec les geſtes & la contenance qu’elles doivent avoir pour exprimer l’action que le Peintre a deſſein de mettre ſous les yeux du ſpectateur. Les attitudes doivent être variées, naturelles, & ſans affectations ; elles doivent auſſi ſe contraſter ſans ſymmétrie & ſans exagération.
ATTRAPER en terme de Peinture, ſe dit de la reſſemblance du viſage & de l’attitude des perſonnes que l’on peint. On dit, ce Peintre attrape bien la reſſemblance ; ce Graveur a parfaitement attrapé l’air de tête, les délicateſſes & le caractère des figures de ce tableau.
AVANCER, terme de Peinture qui ſe dit des couleurs fieres & brillantes, qui ſemblent faire avancer les objets ſur le plan du tableau. Le blanc pur avance ou recule indifférement ; il s’approche avec du brun, & s’éloigne ſans lui. Le blanc peut ſubſiſter ſur le devant du tableau, & y être employé tout pur ; la queſtion eſt de ſçavoir s’il peut également ſubſiſter & être placé de la même ſorte ſur le derriere, la lumiere étant univerſelle, & les figures ſuppoſées dans une campagne. Dufreſnoy conclut affirmativement, parce qu’il n’y a rien qui participe plus
