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Page:Pernety - Dictionnaire portatif de peinture, sculpture et gravure, 1757.djvu/182

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CACA

une préparation de cochenille. L’Auteur de cet article dans l’Encyclopedie, ſans doute peu au fait de cette préparation, l’a confondue avec celle de la fabrique de la Laque, dont Kunckel donne diverſes recettes dans ſon Traité de la Verrerie, & que cet Auteur a rapportées, comme propres à faire du carmin. Ceux qui penſeroient, ſur la bonne foi de cet Auteur, faire du carmin en ſuivant ſes recettes, feroient une dépenſe inutile. Le carmin eſt une couleur infiniment plus belle que la laque. Il eſt employé dans la mignature, l’enluminure, quelquefois dans des draperies riches de la peinture à l’huile. Il réuſſit très-bien dans la peinture à la cire. Voyez la Préface.

CARNATION, terme de Peinture qui ſignifie en général tout le nud des figures d’un tableau, & ne ſe dit pas de chaque partie conſidérée en particulier. Dans ce dernier cas quelques Auteurs ont dit : ce bras, cette jambe eſt bien de chair ; mais l’uſage actuel eſt de dire : ce bras eſt d’une belle chair ou de belle chair, parce que bien de chair ſe dit auſſi des parties nues d’une figure ſimplement deſſinée, pour en exprimer le tendre & la molleſſe. Ainſi quand il s’agit de toutes les parties priſes enſemble, on doit dire : cette figure eſt d’une belle carnation, les carnations de ce Peintre ſont admirables, pour dire qu’il donne aux chairs une couleur qui imite bien la couleur naturelle de la chair. Quelques Auteurs prétendent que quand on parle des parties plus délicates & plus colorées, on peut, & on doit dire, par exemple : ces joues, cette bouche ſont d’une belle carnation, & non pas ſont d’une belle chair.

Le Titien, Rubens, Wandeick & aſſez communément tous les Peintres de l’École Vénitienne, étoient d’excellens coloriſtes pour les carnations. Voyez Coloris, Couleur.

CARREAU. On dit en Peinture, réduire aux carreaux un deſſein, un tableau, une eſtampe, pour dire copier ces morceaux, en en tranſportant les contours & les traits au moyen des carreaux ; ce qui ſe fait ainſi. On diviſe le tableau, &c. en quarrés égaux d’une grandeur arbitraire. On diviſe enſuite le papier ou la ſurface de la toile, ſur laquelle on veut faire la copie, en