mais nous sommes en arrangement et tu viens te mêler à nos affaires sans invitation.
Marie leva des yeux suppliants.
— Laissez-la tranquille, dit-elle ; il faut que je lui parle.
Et, dans son trouble, elle montrait un petit carré de papier qu’elle tenait.
Alors Éveline se mit à trembler.
— Il est blessé, cria-t-elle… Marie ! c’est que Maurice est blessé ?
Mazureau dit rageusement :
— C’est-il toi, Marie, qui reçois les nouvelles de ce galvaudeux pour les apporter chez moi ?
La fille se retourna.
— Méchant homme ! cria-t-elle ; ne parlez pas de la sorte ! Si vous saviez !… Non !… Taisez-vous ! Vous devriez mourir de honte !
Elle bredouillait, soulevée d’indignation. Malgré elle, à la fin, elle jeta son papier sur la table et l’aveu sortit.
— Maurice ! il est mort !
Éveline, d’un geste de folle, avait porté ses mains à sa tête ; ses yeux s’agrandirent, puis chavirèrent et elle glissa entre les bras de sa cousine.
— Aidez-moi donc ! cria Marie ; voici qu’elle tombe !
Honoré voulut s’approcher, mais Bernard passa devant lui. Prenant sa tante sur ses bras, il la porta dans la chambre et il la jeta sur son lit.
— Voilà, dit-il, tout rouge de l’effort ; elle n’est pas si lourde !
Et sans jeter un coup d’œil derrière lui, il revint dans l’autre pièce.
Mazureau, penché sur la table, lisait le billet