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LA PARCELLE 32

et, depuis un moment, il écoutait leur conversation.

Marie s’efforça de sourire.

— Vous nous avez fait peur, mon oncle !

Et puis elle expliqua :

— Passant devant chez vous, je suis entrée voir si Éveline avait besoin d’aide.

Mazureau dit froidement :

— Éveline n’a pas besoin d’aide… Si elle en avait besoin, je n’irais pas lui en chercher à la Baillargère. Je trouve que tu règnes un peu trop chez moi, Marie Sicot… Ton père, depuis longtemps, ne franchit plus mon seuil ; mon désir est que tu fasses comme lui. Tu reviendras quand je t’en aurai priée.

Marie s’en alla. En descendant le raidillon pierreux, à chaque pas sa mauvaise jambe pliait et son cœur allait au saut, glacé, dans sa poitrine.

Dès qu’elle fut partie, Mazureau se tourna vers sa fille et il lui dit, assez doucement :

— As-tu donc vraiment besoin d’aide, Éveline ?

— Non, père !

— Les jours sont longs et tu dois avoir du temps de reste à la maison, il me semble… Mais tu as été souffrante, ta mine n’est pas très bonne… Il te faudrait peut-être le grand air et de la distraction.

Elle le regarda, surprise de cette douceur à laquelle il ne l’avait pas habituée ; surprise et un peu méfiante.

Il continua :

— J’ai renvoyé ta cousine parce qu’il ne peut te venir d’elle que de mauvais conseils, de la