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LA PARCELLE 32

des manières pour l’acccpter, il y avait, autour de sa charrette, du bruit et des fâcheries.

Les soupçons volaient comme des guêpes ; des gens furent dénoncés à faux par des voisins dont les bêtes étaient prises. Contre ceux qui échappaient à la cocotte, la jalousie de quelques-uns fut pire qu’elle n’avait été contre les sursitaires et les embusqués de guerre.

Bernard voyageait par les rues du village et, quand il apercevait une nouvelle pancarte, son mauvais rire lui bridait les paupières.

— Elle est chez un tel, disait-il à son grand-père. Nom de nom ! il n’y a pas que nous !

— Est-elle à la Baillargère ? demandait Mazureau.

— Pas encore ! Mais laissez venir !

Mazureau hochait la tête tristement. Que la cocotte fût chez son ami Marcireau et chez Léchelier et chez Menon, il n’en éprouvait que de la peine ou bien cela le laissait indifférent. Toutes ses idées fuyaient vers le même but de gloire et de conquête. Il voyait sa route devant lui et ne s’inquiétait point de ce qui pouvait exister à droite ou à gauche. Il fallait arriver et, pour cela, passer d’abord devant Sicot. Du moment que la cocotte n’était pas à la Baillargère…

À la Marnière, elle ne lâchait pas vite. Les veaux premiers malades avaient crevé. L’assurance en paierait une part, mais la perte était tout de même sensible. Pendant quelque temps, on ne pourrait pas livrer de bétail et Mazureau avait compté, s’il le fallait absolument, vendre deux bovillons. Surtout il y avait cette perte considérable qu’on faisait sur le lait. Le mois précédent, le compte de