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CHAPITRE V


Le dimanche 3 novembre, Bernard attendit le facteur au coin du courtil comme faisait autrefois Éveline. Le facteur n’avait rien pour les Mazureau ; Bernard l’injuria entre ses dents.

À la maison, Mazureau balayait. Sous le prétexte qu’il faisait trop de poussière, Bernard lui ôta le balai des mains. Depuis que la vieille était partie, Bernard dirigeait la maison.

Ils déjeunèrent sans parler, d’un peu de fromage et d’une salade à l’oignon. Quand ils eurent fini, Bernard demanda :

— Alors, comme ça, c’est bien décidé ; vous ne cherchez plus d’argent ?

— Je n’en cherche plus chez les autres… non ! Nous achèterons si nous pouvons, sans faire de dettes.

Bernard haussa les épaules ; il ne voulait plus discuter. Comme trois jeunes gens passaient sur la route, il dit sèchement :

— Je suis bien bête après tout ! Je m’en vais jouer au palet avec ceux-ci…

Il prit des sous dans le tiroir et sortit en faisant claquer la porte.

Rester seul à songer, entre les quatre murs d’une maison, était au-dessus des forces de Mazureau. Il sortit lui aussi ; mais que faire ?