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LA PARCELLE 32

en même temps. Il y a des pierres passantes, il est mitoyen !

Il frappait sur les pierres avec sa pipe et il riait grassement.

— Il est mitoyen, mon ami ! Si tu ne connais pas la loi, je te l’apprendrai.

— Chien ! Je t’ai déjà fait commandement de descendre ! C’est ici le champ de mes morts ; va hurler plus loin !

Mais l’autre, sûr de faire une blessure cruelle, s’établit au contraire solidement sur le mur.

— J’achèterai tout ça, mon ami ! Plus tard, quand ta carcasse sera ici, j’achèterai peut-être bien le cimetière aussi… Parce que, faut que tu saches : l’argent ne manque pas chez moi !… Toi, t’as volé tout le monde : tu m’as volé dans les partages, t’as volé ton gars, t’as volé ta fille…, t’as vendu, dernièrement une vache crevée à un pauvre sot de Saint-Étienne… Seulement, cela ne te profite pas, parce que t’es bête !… T’as pas le sou à cette heure, tandis que moi…

Il fouilla sous sa blouse, sortit un portefeuille, en tira des billets.

— Un… deux… trois… quatre ! Celui-ci c’est mille, mon ami ! Je viens de toucher ça à Quérelles… et, chez moi, il y en a d’autres !

Mazureau se baissa, prit une pierre et la jeta dans la direction de son beau-frère. Sicot eut juste le temps de baisser la tête.

— Grand lâche ! cria-t-il ; je m’en vais te dire deux, mots !

Il descendit, courut derrière le mur et arriva à l’entrée du cimetière. Mazureau était debout et l’attendait.