Page:Perochon - La Parcelle 32.djvu/293

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
283
LA PARCELLE 32

ment traverser la plaine, encore une fois, à côté de son petit-fils. Mais ses jambes n’obéissaient plus et ses lèvres jouaient sans qu’il s’en rendît compte.

— Mazureau, laboure ton champ ! Mazureau, laboure !…

Déjà Bernard était passé ; il redescendait vers le soleil.

Appuyé des deux mains sur une tombe, Mazureau vit une large goutte de sang s’étaler sur la pierre blanche ; ses bras fléchirent.

Il comprit que la mort venait pour lui. Se redressant d’un immense effort, il cria :

— Bernard, à moi !

Puis ses yeux s’élargirent, reflétèrent une dernière fois toute la terre d’amour et il s’écroula, à la place qu’il s’était marquée, près de Mazureau le Riche.

Bernard entendit bien un cri derrière lui ; mais il ne prit pas le temps de se retourner, car le travail n’allait pas assez vite, à son gré. Penché sur l’areau, il avait saisi l’aiguillon et il poussait ses bêtes d’un poing barbare.



FIN