CHAPITRE II
Ce fut le premier dimanche de mars que l’on vendit aux enchères les quatre ou cinq champs qui faisaient partie de la succession des Poitevin de Fougeray.
La vente devait avoir lieu dans la salle de l’école des garçons et elle était annoncée pour deux heures de l’après-midi.
Après le déjeuner donc, Mazureau ayant passé une blouse propre appela Bernard. Ils sortirent tous les deux et le grand-père cligna de l’œil, disant :
— Tu vas voir, petit, comme nous allons vendre !
Sur la route, devant chez eux, un groupe de vieux passait. Ils étaient quatre qui s’en venaient en curieux. La fantaisie les avait pris tous les quatre en même temps de faire cette petite promenade par ce joli soleil en fumant une pipe…
Mazureau les invita à entrer s’asseoir dans sa cour ; on passerait là une heure ou deux à bavarder. Mais ils firent des manières ; il était mauvais de s’arrêter sous ce premier soleil et puisqu’ils étaient arrivés ici maintenant, autant valait aller jusqu’à l’école où l’on verrait s’escrimer les acheteurs.
Après s’être fait un peu prier, Mazureau se joignit à eux. Bernard les suivit, les mains au dos