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LA PARCELLE 32

— Tenez, Mazureau, en voilà un à qui elle fait envie, la parcelle des Brûlons. Elle le touche par un petit coin et d’ailleurs, dès qu’il se vend une boisselée de mauvaise terre, il est comme fou.

— Oh ! je le connais bien ! dit Mazureau ; pour me nuire, il ferait du chemin.

Alors, Honoré :

— Mazureau, puisque vous me traitez en ami, je ne veux pas être en reste avec vous. Cet homme que nous venons de voir, il n’aura pas la parcelle 32. Il cultive cinquante boisselées qui m’appartiennent, comme vous savez ; il est mon fermier. Il aura beau serrer les poings et se lever sur la pointe des pieds, je suis avec vous, Mazureau, et je le barre !

Mazureau répondit :

— Parle à Éveline !

Parler à Évéline n’était pas chose si aisée. Au repas de midi, Honoré n’en trouva point l’occasion.

Et pourtant Mazureau avait dit à sa fille qui, une fois la table servie, s’était retirée modestement :

— Viens t’asseoir avec nous !

Mais, après, il avait été question de cette ferme qui allait se vendre et de cette parcelle des Brûlons que plus d’un guignerait.

Honoré prétendant que plusieurs avaient dû faire des offres déjà, Mazureau dit à Éveline.

— Prépare mes liardes pour demain matin ; je veux aller à Quérelles, voir le Boutin.

— J’irai aussi, déclara Bernard.

Honoré dit alors :