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LA PARCELLE 32

— Auparavant, il y aura du bruit dans la maison !

— Je le sais bien ! Le père est buté… Mais Éveline est en âge ; elle m’a promis de ne pas céder… Elle ne peut plus céder, maintenant…, elle ne le peut plus ! Nous nous marierons donc dans un mois ; j’aurai quatre jours de permission ; dans un mois, ce sera le bon moment, je pense.

— Mais Éveline pourra-t-elle bien rester chez son père ?

— J’ai songé à toi qui es sa proche parente. Je voulais te demander, si son père la chasse, de lui faire bon accueil en attendant…

Marie répondit aussitôt :

— Elle peut venir quand elle voudra ; ma mère l’aime bien et moi je lui donnerai ma chambre s’il le faut.

— Merci ! Cela me tranquillise… Et maintenant il y a autre chose que je veux te dire… C’est pour les lettres… Éveline ne reçoit pas toujours les lettres que je lui écris. Il faut pourtant qu’elle sache maintenant où je suis et ce que je fais. Voudrais-tu recevoir mes lettres et les lui porter ?

— De tout cœur ! répondit-elle.

— Alors, reprit-il, tout est réglé et je m’en vais.

Il entra dans le quéreux, reparut avec sa musette :

— Je m’en vais, Marie ! Je m’en vais !

Elle leva ses yeux brouillés de larmes et sa voix se fit douce et maternelle.

— Eh bien, bon courage, mon petit Maurice !

— Je m’en vais ! répétait-il encore.

— Tu reviendras bientôt ! Un mois, ce n’est pas long !

Il répondit, sans cacher sa détresse :