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NÊNE.

La cousine observa en serrant ses lèvres minces :

— Je suis allée à sa voiture, moi aussi, mais il vendait trop cher… Chez nous, il n’y a pas d’argent à gaspiller.

Madeleine eut envie de rire.

— Celle-ci, elle est bien toujours la même ! pensa-t-elle. De l’argent pour ces toilettes, je n’ai pas été lui en demander… Je sais où il y en a, moi, de l’argent !

Toute la journée cette idée lui tint le cœur léger. Et le soir encore, sur le chemin des Moulinettes, elle hochait la tête en marchant et elle murmurait :

— J’ai de l’argent, moi ! S’il me plait de le gaspiller ! Si c’est mon bonheur !… J’ai deux cent cinquante francs à la Caisse d’épargne… Qu’est-ce qu’ils font ces deux cent cinquante francs ?… À quoi servent-ils ?

Madeleine fut pendant quelque temps tout à fait contente de la vie.

Cuirassier avait demandé une autre place de facteur ; en attendant qu’elle vînt, il travaillait un peu