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NÊNE.

blette de chocolat, puisque les enfants avaient toujours les mains pleines de friandises.

Mais rien ne lui donnait l’éveil. Le travail de la maison se faisait, les enfants grandissaient, la ferme redevenait prospère ; il n’en demandait pas plus long. Il avait l’esprit bien trop occupé ailleurs pour regarder de près ce qui se passait chez lui.

Madeleine s’apercevait de cette insouciance et elle en profitait, la rusée !

Dans le tiroir de l’armoire neuve, deux bourses voisinaient. Pour tous les achats ordinaires, pour toutes les dépenses utiles, elle puisait dans celle de Michel ; mais quand il s’agissait de contenter les enfants, c’était la sienne qu’elle ouvrait. Elle payait avec son argent tout ce qui était pour la douceur, l’amusement, la parure. C’était si commode pour elle d’acheter ainsi et la joie des petits illuminait tellement son cœur !

Une seule chose l’empêchait de faire des folies : sa bourse était mince ; bientôt elle serait au bout de son argent.

Depuis quelques années elle ne rapportait plus ses gages à sa mère, mais elle lui servait une petite rente pour l’aider à vivre. Elle avait aussi envoyé de l’argent à son frère pendant qu’il était au service et, encore maintenant, elle lui donnait une pièce de temps en temps. Elle ne pouvait pas être bien riche !

Il y avait bien ces 250 francs qui dormaient à la