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NÊNE.

brûlées et pleurait aussi ; sur son visage blanc, de grosses larmes claires coulaient qu’elle n’essayait point de retenir. Elle dit :

— Vous pouvez être tranquille ; je veillerai sur elle… Je l’aimerai bien autant que les autres ! et sans doute même un peu plus !

Puis elle essuya ses yeux et son sourire revint :

— Il ne faut pas pleurer, dit-elle ; nous ne sommes pas raisonnables ! Ce n’est pas ainsi qu’on habitue les enfants.

Tournée vers la cour, elle appela :

— Jeanne ! Elise !

Deux jolies petites à mine futée accoururent.

— Vous voyez, c’est une nouvelle… Elle s’appelle Eulalie… Embrassez-la et prenez-la par la main… C’est cela !… Moi, je porterai le panier ; nous irons voir l’école et puis nous nous amuserons… Vous, dit-elle tout bas à Madeleine, il faut que vous vous en alliez… Au revoir !… Et soyez tranquille !

Elle descendit par la cour, babillant avec les trois petites ; mais tout à coup, Madeleine cria :

— Lalie !

Lalie se retourna, indécise. Madeleine était restée à la même place et elle se mouchait, elle se mouchait…

— Lalie ! au revoir, ma petite !

La sous-maîtresse leva la main et puis, en riant, elle fit un geste qui voulait dire :

— Allez-vous-en ! Allez-vous-en donc !

Comme Madeleine ne bougeait pas, elle emmena les petites et les fit entrer à l’école.