Page:Perochon - Nene.djvu/31

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

pouf ! cogne avec sa tête, la bouche molle, ouverte.

Onze heures ! Ce n’est pas possible !

Vite, Madeleine assied l’enfant sur une couverture pliée et court à sa besogne.

Quand Corbier entra avec les valets, une heure plus tard, il vit les deux enfants joyeux et la table proprement mise.

Madeleine, accroupie près de Georges, s’était relevée et se tenait maintenant devant le laboureur, un peu rouge, surprise de le voir si jeune.

Il lui dit les paroles de bienvenue et s’assit à la table. Il la trouvait laide, mais de regard brave et plaisant.

— Celle-ci, pensa-t-il, donnera peut-être ses bras à ma maison et son cœur à mes innocents.

Cette idée lui fut un réconfort ; et, s’étant servi une assiette de soupe, il la mangea de grand appétit.


Ils étaient de même race ; d’une race singulière vivant dans un étrange coin de France.

Au temps de la Révolution où l’on avait tué le roi, tous ceux d’ici, les Corbier, les Clarandeau, les Fantou et les autres qui, maintenant, n’étaient plus de même bord, tous, derrière leurs prêtres aimés,