Page:Perochon - Nene.djvu/52

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— Oui, ça passe… depuis qu’il a bu… moi, je ne peux pas me raffermir.

Elle releva son escabelle et se remit à sa besogne. Boiseriot qui apportait une brassée la regarda. Remarquant que, dans son trouble, elle s’acharnait sans y prendre garde sur la mamelle d’une vache déjà traite, il eut un sourire cruel ; et il murmura en la frôlant :

— Tu as eu peur pour lui, hein !… Picotée, picotée du diable, à ta porte, j’amènerai le charivari !


— Quel est celui qui a dit cela ? demandait Cuirassier à sa mère.

La Clarandelle répondit :

— Je ne sais pas… Je sais seulement qu’on en parle et j’en ai du chagrin.

— Quel est celui qui vous a dit, à vous, qu’on en parlait ?

La vieille femme s’émut.

— Mon grand, tiens-toi tranquille. Je m’occuperai de ces choses mieux que toi ; il ne faut pas faire de bruit.

Elle connaissait son gars. Doux et sensible quand il était à jeun, il devenait querelleur après boire ; et, avec sa grande force, un accident était toujours possible…

Elle insista :

— Si tu t’en mêles, tu empireras les choses.