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Page:Perrault - Contes des fées, 1886.djvu/72

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CONTES DES FÉES.

rier ; et vous pensez bien que, soumis comme je suis à vos volontés, je vous obéirai toujours, quoi qu’il m’en coûte. — Ah ! mon fils, reprit la reine, rien ne nous coûtera pour te sauver la vie ; mais, mon cher fils, sauve la mienne et celle du roi ton père, en me déclarant ce que tu désires, et sois bien assuré qu’il te sera accordé. — Eh bien ! madame, dit-il, puisqu’il faut vous déclarer ma pensée, je vais vous obéir ; je me ferais un crime de mettre en danger deux êtres qui me sont si chers. Oui, ma mère, je désire que Peau d’Âne me fasse un gâteau, et que, dès qu’il sera fait, on me l’apporte. La reine, étonnée de ce nom bizarre, demanda qui était cette Peau d’Âne. — C’est, madame, reprit un de ses officiers, qui par hasard avait vu cette fille, c’est, dit-il, la plus vilaine bête après le loup ; une noire peau, une crasseuse qui loge dans votre métairie et qui garde vos dindons.

— N’importe, dit la reine ; mon fils, au retour de la chasse, a peut-être mangé de sa pâtisserie ; c’est une fantaisie de malade ; en un mot, je veux que Peau d’Âne, puisque Peau d’Âne il y a, lui fasse promptement un gâteau.

On courut à la métairie, et l’on fit venir Peau d’Âne, pour lui ordonner de faire de son mieux un gâteau pour le prince.

Quelques auteurs ont assuré qu’au moment