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LES LUNETTES DE GRAND’MAMAN.


complément nécessaire de mon journal


Chère grand’mère,


Tu m’auras conduit comme par la main jusqu’à ce bonheur que tu avais rêvé pour moi… Tu avais tout préparé, tout prévu.

Grâce à toi, je suis arrivé au port, en plein bonheur !

J’ai la position que tu avais rêvée pour moi dans notre département.

J’ai pu écrire, entre temps, quelques mémoires et publier quelques travaux scientifiques qui ont été remarqués en France et même à l’étranger. Ces travaux m’ont valu d’être nommé membre correspondant de l’Académie de médecine.

Mais ce qui vaut mieux encore, grand’mère, je suis marié, et ma femme est ta petite filleule Marguerite, la petite-fille de mon tuteur, de ton ami Salmont.

Nous avons deux beaux enfants auxquels il ne manquerait rien et qui seraient parfaits, si tu étais là, chère grand’mère, pour nous empêcher de les gâter, et pour leur donner les leçons qui ont été si profitables à leur père.

Ah ! grand’mère, grand’mère ! je te dois tout !