nous serons moins étonnés qu’il puisse alors intervenir des propriétés de la matière tout à fait insensibles à l’échelle des rotations qui nous sont familières.
Revenant alors aux molécules monoatomiques, nous commencerons à soupçonner la solution de la difficulté qui nous a si fort embarrassés. Si deux de ces atomes ne se font pas tourner quand ils se heurtent, bien qu’ils ne puissent pas se repousser suivant des forces rigoureusement centrales, la cause en est sans doute à chercher dans une très forte discontinuité de l’énergie de rotation. Assujettis à tourner très rapidement ou à ne pas tourner du tout, ils ne pourraient en général acquérir par choc la grande énergie de la rotation minimum qu’à des températures très élevées, pour lesquelles on n’a pu jusqu’ici mesurer la chaleur spécifique. Nous préciserons bientôt cette idée (94) et nous verrons par là combien l’atome tient réellement peu de place au centre de sa sphère de protection.
Libre parcours moléculaire.
46. — Viscosité des gaz. — Bien que les molécules aient des vitesses de plusieurs centaines de mètres par seconde, même les gaz se mélangent lentement par diffusion. Cela s’explique, si l’on songe que chaque molécule, sans cesse rejetée en tous sens par les chocs qu’elle subit, peut mettre beaucoup de temps à s’éloigner de sa position initiale.
Si nous réfléchissons à la façon dont le mou-