Page:Perrin, Jean - Les Atomes, Félix Alcan, 1913.djvu/29

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE

Bref, nous supposons qu’un corps quelconque, homogène à l’échelle de nos observations, se résoudrait pour un grossissement suffisant en molécules bien délimitées, d’autant de sortes qu’on peut reconnaître de constituants au travers des propriétés de la matière donnée.

Nous allons voir que ces molécules ne restent pas immobiles.

3. — Les diffusions révèlent l’agitation moléculaire. — Tout le monde sait que si l’on superpose une couche d’alcool et une couche d’eau, l’alcool étant en dessus, ces deux liquides ne restent pas séparés, bien que la couche inférieure soit la plus dense. Une dissolution réciproque s’opère, par diffusion des deux substances au travers l’une de l’autre, et uniformise en quelques jours tout le liquide. Il faut donc bien admettre que molécules d’alcool et molécules d’eau ont été animées de mouvements, au moins pendant le temps qu’a duré la dissolution.

À vrai dire, si nous avions superposé de l’eau et de l’éther, une surface de séparation serait restée nette. Mais, même dans ce cas de solubilité incomplète, il passe de l’eau dans toutes les couches du liquide supérieur, et de l’éther pénètre également dans une couche quelconque du liquide inférieur. Un mouvement des molécules s’est donc encore manifesté.

    dont la molécule peut se briser en deux morceaux qui sont respectivement une molécule d’ammoniac et une molécule d’acide chlorhydrique.

6