réactions chimiques se trouvent ici sans action. Il suffit couramment d’une élévation de température d’une dizaine de degrés pour doubler la vitesse d’une réaction. À ce compte, une réaction devient 1 milliard de fois plus rapide par chaque élévation de 300°. Or la chaleur dégagée par le radium, ou la vitesse de destruction du niton, restent complètement indifférentes à des variations de température beaucoup plus fortes.
Cela est général. On n’a pu absolument par aucun moyen modifier la course inflexible des transformations radioactives. Chaleur, lumière, champ magnétique, forte condensation ou dilution extrême de la matière radioactive (c’est-à-dire bombardement intense ou insignifiant par des projectiles α et β) sont restés sans action. C’est au plus profond de l’atome, dans le noyau très condensé dont nous avons établi l’existence (94) que se produit une désintégration qui échappe à notre influence autant peut-être que lui échappe l’évolution d’une étoile lointaine. Ajoutons que les explosions de deux atomes de même sorte semblent tout à fait identiques, donnant exactement la même vitesse aux projectiles α émis (ou aux projectiles β).
110. — Les atomes ne vieillissent pas. — Il y a plus, et dans ce noyau atomique si prodigieusement petit, on peut déjà entrevoir un monde infiniment complexe.
Nous avons dit, en effet, que quel que soit l’âge d’une masse donnée de niton, la moitié de cette masse disparaît en quatre jours. Les atomes