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STRUCTURE DES MOLÉCULES


molécules. Ce résultat, généralisé, donnerait l’énoncé d’Avogadro, mais cette fois comme Loi, et non comme Hypothèse.

On complètera aisément ces indications de la théorie séduisante[1] qu’on doit, je crois, principalement, à L.-J. Simon. Après avoir pensé un instant qu’elle donnait plus logiquement que toute autre les coefficients atomiques et la loi d’Avogadro, je crois décidément, avec G. Urbain, que, tout intéressante qu’elle soit, elle ne suffit pas à cette détermination.

D’abord, en aucun cas, elle n’a réellement servi pour fixer les coefficients atomiques, tous déjà obtenus par les moyens que nous avons résumés. Et c’est au contraire cette connaissance qui a permis de comprendre la plupart des réactions de substitution.

Puis je ne vois même pas comment elle aurait pu servir. Évidemment, si l’on accorde, sans y prendre garde, comme prouvé par l’expérience, que l’hydrogène du méthane peut être remplacé par quarts, tout le reste s’ensuit. Mais ce mot « remplacé », que suggéraient immédiatement par leur aspect les formules moléculaires supposées connues, aurait-il été suggéré par les seules réactions chimiques et par l’examen sans idée préconçue des produits de ces réactions ?

Il s’en faut, en effet, que ces produits de l’action progressive du chlore sur le méthane se ressemblent aussi étroitement que se ressemblent par exemple les divers aluns, ou les chlorures, bro-

  1. Elle a été récemment imposée (à l’exclusion de toute autre !) à notre agrégation d’enseignement secondaire des jeunes filles.
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