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LA THÉORIE ATOMIQUE ET LA CHIMIE

2·10−20, c’est-à-dire inférieure au quatre cent millièmes de millimètre (1/4·10−6 cm).

32. — Lames minces. — L’observation des « lames minces » nous conduit peut-être plus loin encore. Quand on souffle une bulle de savon, on aperçoit souvent, en outre des couleurs éclatantes qui nous sont si familières, de petites taches rondes et noires, à bord bien net, qu’on pourrait prendre pour des trous, et dont l’apparition est presque immédiatement suivie de la rupture de la bulle. On les observe facilement en se lavant les mains, sur une lame d’eau de savon tendue dans l’anneau que peuvent former le pouce et l’index. Quand on tient cette lame verticale, l’eau qu’elle contient s’écoule graduellement vers le bas, en même temps que la partie supérieure devient de plus en plus mince, amincissement qu’on peut suivre par le changement de couleur. Quand elle sera devenue pourpre, puis jaune paille, on y verra bientôt paraître les taches noires qui se réunissent en formant un espace noir, espace qui peut occuper en hauteur le quart de l’anneau avant que la lame se brise. Si l’on répète avec précaution cette observation grossière, en formant les lames minces sur des cadres fins dans une cage qui les protège contre l’évaporation, on peut conserver ces lames noires en équilibre pendant plusieurs jours et plusieurs semaines et les observer alors à loisir.

D’abord, ce ne sont pas des trous, car on constate aisément, comme fit Newton qui les étudia le premier, que ces taches, noires par contraste,

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