plus faible que l’eau pure). Lord Rayleigh a cherché quel était le poids de la plus petite goutte d’huile qui, mise à la surface d’un grand bassin plein d’eau bien propre, se trouvait encore juste suffisante pour que les mouvements du camphre fussent empêchés en tous les points de la surface. Ce poids était si faible que l’épaisseur de l’huile ainsi étendue sur l’eau ne pouvait atteindre 2 millièmes de micron.
M. Devaux a fait une étude approfondie de ces lames minces d’huile qu’il compare très heureusement aux taches noires des bulles de savon. On voit, en effet, quand on dépose une goutte d’huile sur l’eau, se former une lame irisée, qui bientôt se perce de taches circulaires, noires et à bord net, où la surface liquide porte encore de l’huile car elle à les propriétés signalées par lord Rayleigh. Mais cette huile n’est pas encore à son maximum d’extension : en versant sur une large nappe d’eau une goutte d’une solution étendue titrée d’huile dans la benzine (laquelle s’évapore aussitôt), M. Devaux a réalisé un voile d’huile sans parties épaisses et à bords nets, dont il décèle la présence non plus avec du camphre (qui s’agite sur le voile comme sur l’eau pure), mais avec de la poudre de talc. Répandue par un tamis sur l’eau pure, cette poudre fuit aisément quand on souffle horizontalement sur le liquide et se rassemble à l’extrémité opposée de la cuvette où elle forme une surface dépolie. Mais cette fuite est arrêtée par les bords du voile d’huile, et marque ses limites. On peut ainsi mesurer la surface de ce voile avec une précision qui porte sur le cen-