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l’énergie

16°. Ce dernier changement, qu’on utilise commodément en des enchaînements de changements thermiques, définit la calorie.

On ne manquera pas de remarquer que les changements thermiques produits dans un objet froid par action d’un objet chaud peuvent être achetés, au moyen de frottements, par du travail moteur ; mais, même alors, le changement se produit en conséquence d’élévations de température (faibles et transitoires, mais inévitables) dues au frottement. Et le changement considéré se produit en définitive toujours par voie thermique.

Les changements thermiques peuvent être conjugués avec une apparition ou une disparition de Lumière (45) : par exemple, de la lumière jaune absorbée par un système qu’elle échauffe peut toujours être regardée comme provenant, au travers d’un écran sélecteur qui n’en laisserait pas sortir d’autre, d’un objet à température suffisamment élevée, qui par là se refroidit.

Comme pour l’élévation ou l’abaissement d’un poids, comme pour le lancement ou l’arrêt d’un mobile, des observations familières en nombre immense ont imposé la conviction que les changements thermiques ne peuvent se produire « seuls », ne peuvent constituer des changements isolés. Et, comme pour les travaux, ou comme pour les mobiles dont la vitesse change, nous pouvons distinguer des changements thermiques « moteurs » et des changements thermiques « résistants ».

Sont « résistants » ou « positifs » à la façon d’un lancement de projectile, ou d’une élévation de poids et plus généralement d’un travail résistant, les changements thermiques produits au prix d’un phénomène « moteur » (tel que l’abaissement d’un poids, ou la détente d’un ressort, ou l’arrêt d’un projectile). Ces changements thermiques « résistants » ou « positifs », (échauffements, fusions, émissions de lumière, etc.) peuvent toujours être produits par action thermique d’un corps « chaud », qui alors se refroidit.

Symétriquement sont « moteurs » ou « négatifs » les changements thermiques (refroidissements, congélations, absorptions de radiation, etc.) qui enrichissent l’extérieur comme peut faire un abaissement de poids, étant capables, par exemple, de déterminer l’échauffement d’un corps « froid ».