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DE JULIE


partement des plus propres sur le Cours, nous établit dans sa première visite la nécessité indispensable de s’amuser, et les ressources du pays pour y parvenir : il fut question de notre bonne mine, de notre bon goût dans nos ajustements, du temps qu’on pourrait se flatter de nous posséder, des usages, des sociétés, des promenades, des agréments qu’on se faisait un devoir de procurer aux étrangers. Il fallut de là passer au détail de la famille. Nous apprîmes que feu M. Guillaume était la perle des hommes, que c’était un aigle pour le commerce ; quel jour et quelle année il avait fait l’achat de sa maison ; combien il l’avait payée, combien il avait eu de filles et de garçons ; que c’était un bon chrétien, et puis, Dieu veuille avoir son âme ; qu’il payait comme cent, qu’il n’avait jamais fait tort à personne ; qu’il aimait un peu trop sa bastide ; qu’il avait été marguillier de sa paroisse, qu’il était fort bien avec son curé ; que Babet était son enfant gâtée ; qu’elle avait été marquée de la petite vérole, que c’était bien dommage ; qu’elle grandissait beaucoup ; que les enfants ne donnaient que du chagrin, qu’elle aurait bien voulu n’en jamais avoir ; qu’elle n’était encore pour lors qu’une poupée ; qu’elle n’était pas des plus mal ; qu’on lui avait encore fait depuis peu des propositions ; mais que tout