quelque bon sujet. Vépry me réitéra ses instances
pour n’en point parler à mademoiselle
Beauval : j’y consentis par complaisance, n’augurant
cependant rien de bon de ce mystère, et
trouvant dès lors, dans l’éloge qu’elle m’en avait
fait, bien des choses qui ne se rapportaient pas
à ce que m’en avait conté Vépry à Bordeaux.
Impatiente de le voir, je m’informai de la Beauval
quel jour il avait marqué pour son retour ;
elle me dit qu’elle l’ignorait, mais qu’il ne pouvait
pas tarder. Je me rendis exactement chez
elle les jours suivants, espérant toujours le voir
arriver : inquiète, sans trop savoir pourquoi,
rien ne pouvait m’amuser. Le quatrième jour
on me força de faire un quadrille, j’y consentis
pour me dissiper : on tira les places, je me
trouvai située de façon à tourner le dos à la
porte.
À peine Vépry venait-il de sortir pour quelque affaire, que nous entendîmes le bruit d’une voiture ; on se mit à la fenêtre, on annonça que c’était M. Andricourt : je respirai enfin. La Beauval, d’un air satisfait, alla au-devant, le prit par la main, l’amena, me le présenta comme un ami commun. Je quittai les cartes, je me levai, me retournai et tombai évanouie dans mon fauteuil à la vue de Bellegrade : c’était lui-même qui se faisait appeler Andri-