la mémoire par leur présence ; ainsi je me
trouvai régalée d’un tête-à-tête, dont les progrès
me parurent substituer aux galanteries de
M. Poupard les allures d’un vrai satyre : et
quoiqu’une croûte générale eût réparé les insultes
du bois de Boulogne, il me fallut résoudre
à une accolade des plus convulsives. Je fus
tout de bon effrayée ; et en effet l’amour n’était-il
pas avantageusement déguisé ? Ma résistance,
qu’il attribua sans doute à ma modestie, ne fit
que l’animer ; il insista, je me défendis de mon
mieux, et l’obligeai enfin à remettre à une autre
fois ses tentatives. Je m’aperçus cependant
qu’il était encore fort content que je n’eusse
pas achevé de le dévisager. Nous repassâmes
tous deux fort émus dans la chambre de nos deux
vieilles, auxquelles il demanda la permission
de faire apporter son souper : on l’accepta sans
façon. Il sortit et nous envoya un repas qui ne
sentait rien de la précipitation avec laquelle il
l’avait commandé. Pour lui, il ne revint que
chargé d’emplettes qu’il avait été faire dans la
première chaleur ; ce qui vraisemblablement
n’en avait pas diminué le prix : il plaça ses présents
sur ma toilette, qui changea bientôt de
décoration par la richesse des bijoux qu’il y
mit. Il eut soin, pour égayer notre souper, de
nous faire remarquer ces petites extravagances,
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DE JULIE