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Page:Perrodil - À travers les cactus, 1896.djvu/42

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à travers les cactus

Cette industrie est répandue sur toute la surface du territoire, jusqu’au moindre des villages algériens. Malheureux petits Arabes, portant à l’aide d’un cuir passé en bandoulière ou sur l’épaule, une boîte à cirage, et qui viennent vous proposer de cirer les souliers.

Sans doute, ces petits industriels-là existent dans quelques villes de France, mais, sur le sol algérien et tunisien, quelle prodigieuse nuée ! Quand un client s’arrête à la table d’un café, il en vient de partout ; ils se précipitent sur lui, comme dans une basse-cour les volailles sur une mie de pain lancée tout à coup.

Tous, d’ailleurs, sont habillés de même ; la chechia rouge sur la tête, puis, casaque et culotte blanches, bras et mollets nus, culotte bouffante, mais descendant en fuseau le long du genou.

Comme nous portions des chaussures jaunes, combien plus pratiques pour la bicyclette, ces folâtres gamins nous criaient : « Cirer jonn ! » proposition qu’ils étaient