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FEMMES ARABES

que, par une éducation spéciale, on préparait au maniement de l’autorité royale. — Les Mauthabân, ou sédentaires, terme qui rappelle nos rois fainéants, furent les rois qui ne suivaient pas les armées en temps de guerre. — Le nom de Tobba était l’appellation réservée uniquement aux rois, comme celui de César aux empereurs romains, de Kosroës ou Kesra aux rois de Perse, de Firaoûn, Pharaon, aux souverains de l’Egypte ancienne, etc.

Saba fut le quatrième ou cinquième aïeul de Makéda, appelée, dans les traditions et légendes arabes, du nom de Balkamah, Bilkis, Balkîs. Les Abyssins veulent qu’elle soit originaire de leur pays, de la contrée de Makâda, située au Nord de l’Abyssinie. Aujourd’hui, les plus belles esclaves abyssiniennes sont amenées de cette contrée, et sont qualifiées, comme titre de beauté et de valeur, par le mot de Makédiennes.

RÉCIT ARABE.

Balkamah, surnommée Bilkis, la glorieuse reine de Saba, eut un règne des plus extraordinaires et des plus brillants, une vie de merveilles et d’étonnements… Son nom rappelle toujours celui de Soleïmân ou Salomon.

Salomon fut, des dix-neuf fils du prophète David, le seul qui reçut de Dieu le privilège de la toute-science et de la toute-puissance, le seul qui fut prophète. Jamais élu de Dieu, jamais prophète n’eut à ses ordres, comme Salomon, les hommes et les éléments, les animaux, les Esprits et les Génies. Les vents eux-mêmes lui servaient d’espions, et, du plus loin possible, lui apportaient à l’oreille tout ce qui se disait de lui. Les sylphes ou ins, les djinn, les chaïtân ou démons, les animaux, quadrupèdes et oiseaux, lui obéissaient ; de tous il savait le langage, les pensées, les œuvres ; tous étaient ses