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AVANT L’ISLAMISME.

— Cherche une femme de couleur brun-clair, rondelette, potelée ; ou bien cherche une femme blanche, belle, d’une famille riche, ou, sinon riche, de famille à l’aise et de sang distingué.

— Tu n’as pas omis une autre sorte de femme ?

— Oh si ! j’ai oublié la plus mauvaise sorte : la femme au teint foncé tirant au noir, toujours débile et maigre, à la peau rouge-bronze, aux manies de femme trop prononcées, aux défauts nombreux et variés. »

On demanda encore à Hind, la fille de Khouss :

« Quel est l’homme que tu estimes le plus ?

— L’homme d’un caractère souple et aimable, d’une générosité intelligente et adroite, de naissance élevée, de promptitude en action, d’expérience dans les affaires du monde, de nom respecté, de caractère grave et révéré.

— Y a-t-il encore mieux que cela ?

— Oui, certes. J’aimerais de plus qu’un homme fût svelte, bien fait, alerte, qu’il sût s’éloigner des actes méchants, des œuvres, de mal ; j’aimerais qu’il fût serviable, qu’il sût tuer ses biens pour l’avantage des autres, qu’il sût se faire craindre, et ne jamais craindre.

— L’homme qui te répugne le plus ?

— J’ai eu horreur l’homme difforme et contrefait, le dormeur insatiable, se reposant de ses affaires sur l’adresse et l’habileté des autres, fainéant, inéveillable, à poitrine étroite et sans force, à cœur bas et plat, à morale fausse et blâmée.

— Plus mauvais que cela ? Y a-t-il pire ?

— Oui certainement : l’homme d’extravagances et de caprices, aux lourdes et sottes idées, aux heures désœuvrées et perdues, l’homme sans considération, que nul ne respecte et n’écoute, auquel nul n’obéit.

— Mais quelle est la femme que tu rechercherais le plus ?

— Voici : la femme à la peau claire et transparente, à l’haleine parfumée.