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Page:Perrot, Caillaud, Chambaut - Économies d’échelle et économies de gamme en production laitière.pdf/17

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- qu’il y a globalement un risque de confusion entre économies d’échelle et économies de gamme car les grands ateliers laitiers et les exploitations de polyculture-élevage (qui sont pour partie les mêmes) utilisent mieux le travail et un peu mieux les char­ges fixes, mais sont plus gourmandes en charges variables pour produire du lait (en particulier en aliments achetés). Pour ce dernier aspect, l’analyse de variance sug­gère d’ailleurs que la taille de l’atelier joue davantage que sa juxtaposition avec un atelier cultures.

- que la présence de cultures-élevage en moyenne ne se traduit ni par des charges alimentaires directes inférieures (elles sont plutôt supérieures), ni par un coût de mécanisation réduit pour la production laitière (pour les raisons évoquées ci-dessus) alors que c’était le premier effet attendu pour des raisons théoriques (possibilité de partager ce facteur de production, notamment pour ce qui concerne la traction). Ceci reflète les faibles interactions mis en œuvre dans les exploitations de polyculture-élevage entre atelier laitier et cultures de vente.

3. Un impact environnemental plus élevé en moyenne

3.1. Demarche

Afin de compléter la comparaison des systèmes au-delà des critères économiques, les performances environnementales des exploitations ont également été analysées. Elles sont appréhendées au travers de deux types d’indicateurs : des indicateurs renseignant sur les pratiques de gestion des exploitations d’une part, et des indicateurs d’impact potentiel sur le milieu naturel d’autre part.

Les premiers indicateurs, simples à calculer et assez pédagogiques, sont déjà utilisés pour le conseil. Le Bilan apparent de l’azote (ramené à la surface de l’exploitation) et le niveau de consommation énergétique de l’atelier laitier sont retenus ici. Les indicateurs d’im­pact sont quant à eux issus des démarches d’analyse de cycle de vie. Ils donnent les niveaux d’impact potentiel de l’activité agricole sur le réchauffement climatique (émissions de gaz à effet de serre brutes et nettes, après déduction du stockage dans les sols des prairies et des haies,), l’eutrophisation (effets néfastes dus à l’introduction excessive de N et de P dans les écosystèmes, dont la prolifération des algues) et l’acidification du milieu (augmentation de substances acidifiantes, ammoniac notamment, dans la basse atmosphère). Ces impacts potentiels sont calculés en appliquant des équations permettant d’estimer les émissions (gaz à effet de serre, azote actif, etc.) à partir de données techniques enregistrées dans les exploi­tations des Réseaux d’élevage (voire pour plus de détail Gac et al., 2010).

Ils prennent en compte les émissions directement produites sur la ferme du fait des animaux et de la gestion des surfaces, ainsi que des émissions amont, lié à mise à dispo­sition des principaux intrants (engrais de synthèse, aliments concentrés achetés, produc­tion et acheminement de l’énergie). Les sources d’émissions sur l’exploitation sont identifiées de façon à être réparties entre les produits végétaux (cultures de vente) et animaux (gestion des troupeaux, surfaces fourragères et cultures annuelles autoconsommées). Tout comme pour la démarche des coûts de production, ces clés de répartition permettent de comparer l’impact environnemental d’un même produit, le lait, issu de différents types

Notes et études socio-économiques n°37 - Janvier-Juin 2013 ■ 21