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Page:Pert - Cady mariee.djvu/331

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Il la sentit tressaillir sous sa main. Il serra plus étroitement les doigts qu’elle paraissait tentée de lui reprendre, instinctivement. Elle restait muette.

Il recommença, pressant, presque impératif :

— Dites ?… mais, dites donc ?… Ce n’est pas possible que vous l’aimiez ?…

Justement, ils passaient devant Georges. Il avait pris une chaise inoccupée, et assis de côté, le coude sur le dossier, le buste souple, il penchait la tête, montrant avec une coquetterie peut-être inconsciente la grâce de son cou blanc, presque féminin, où, sur la nuque, veloutait le blond pâle de sa chevelure. Ses cils, très longs, très noirs, étaient abaissés sur son regard.

Comme la jeune femme était redevenue fugitivement la Cady d’autrefois, lui aussi rappelait l’enfant aux boucles blondes qui, dans l’appartement solitaire de la courtisane sa mère, déjà pervers, attirait câlinement la fillette dans le grand lit…

Cady se redressa, une lueur ardente en ses yeux, et, serrant fortement, presque méchamment la main d’Argatte, elle dit, âpre et sèche :

— Si, je l’aime !… et puis, voilà !…

FIN