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Page:Pert - Cady mariee.djvu/67

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Elle hâtait le pas dans l’avenue descendante, dérobant son visage à la curiosité des hommes qui, assez rares, remontaient vers leurs logis. Elle était bercée, attirée par le ronflement des autos qui parcouraient la chaussée à toute allure dans l’éblouissement de leurs phares qui entrecroisaient brusquement leurs rayons, se séparaient et disparaissaient.

— Si je traversais inopinément, pensait-elle, ce serait vite fait… en bouillie, Cady !

Et l’idée du subit anéantissement lui était d’une infinie douceur.

Pourtant elle continuait sa marche, arrivait à la place de la Concorde, s’engageait sous les arcades de Rivoli, où, à cette heure, les thés mettaient un certain mouvement élégant.

Elle ralentit le pas, fatiguée par sa longue course, et tourna machinalement la tête vers les devantures d’un magasin abondamment illuminé.

À sa droite, la silhouette soudain saisie d’un jeune homme qui la dépassait en la regardant, exposant, lui aussi, durant un instant, son visage à la vive lumière, mit en elle un sourd et singulier émoi.

Elle poursuivit sa route sans pouvoir exactement démêler ce qui s’agitait en elle. Dix pas