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Page:Pert - Cady mariee.djvu/71

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de gagner la nuit des quinconces, à peine striée par la lueur de rares réverbères. Des ombres louches circulaient qu’ils ne virent point ; leurs mains se prirent ; leurs doigts s’entrelacèrent ; ils avancèrent, cherchant toujours plus de solitude et plus de nuit.

Enfin, ils s’arrêtèrent, et Georges parla, d’une voix basse et caressante ; tandis que Cady l’écoutait, goûtant une inexprimable ivresse à l’entendre.

Lui aussi la tutoyait, bien qu’avec une hésitation, une timidité.

— Depuis longtemps je remettais pour t’aborder… Oh ! ce n’est pas que d’aujourd’hui que je te suis !… Je sais ton nom, où tu demeures, mais je ne me laissais pas voir… Et puis ce soir, cela a été plus fort que moi… Et tu m’as reconnu !

Un vertige saisit Cady. Elle se serra contre lui, appuya sa tête sur l’épaule du jeune homme et tendit ses lèvres éperdument.

— Georges, mon Georges !…

Un baiser ardent les unit, lèvres contre lèvres. Elle avait jeté son manchon à terre ; de ses deux bras, elle entourait le cou de son ami qui l’étreignait sur sa poitrine…

Des minutes indicibles d’envolement, d’oubli, de folie s’écoulèrent…