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Page:Pert - Charlette.djvu/102

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cheur mate aux lumières, de leur forme exquise malgré leur délicatesse…

Prête beaucoup trop tôt, elle courait dans l’appartement sombre, comme une ombre blanche légère ; puis, elle ouvrait brusquement l’électricité pour sourire à son image que, dans la clarté subite, les glaces lui renvoyaient ; refaisant ensuite l’obscurité, afin de mieux guetter aux fenêtres les lanternes des voitures qui s’arrêteraient : chantonnante, enivrée comme une abeille aux premiers rayons brûlants du printemps.

— Qu’as-tu ? lui demanda Samela, arrivé de bonne heure, et qui la suivait des yeux, avec un étonnement mêlé de quelque inquiétude.

Elle posa ses mains sur les épaules du peintre, et se dressant sur la pointe des pieds, tendit sa joue.

— J’ai que je t’aime bien, et que tu vas m’em- brasser…

Mais, avant qu’il eut pu poser ses lèvres sur le petit visage levé vers lui, elle était déjà repartie, saisie d’une autre idée, galopant jusqu’à la salle à manger pour examiner sa place, enchantée de la voir si près de l’écrivain, seulement séparée de son couvert par celui de Mrs. Warnet.

Lorsque Hallis, un des derniers arrivants, parut à la porte du salon, l’émotion de Charlette exagérée par ces longs moments d’attente fébrile, fut telle qu’elle dut s’enfuir pendant quelques instants.