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Page:Pert - Charlette.djvu/125

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Ah ! que n’eût elle pas donné pour une sympathie, pour la caresse de bras maternels l’attirant, la réchauffant !…

Les voix des derniers invités qui se retiraient, le frôlement soyeux de la robe de sa mère la firent tressaillir d’espoir. — Elle souleva la portière qui la cachait, et parut, pâle et défaite.

Belle eut un sursaut.

— Dieu ! que tu m’as fait peur ! s’écria-t-elle avec mauvaise humeur.

Et, passant outre sans examiner le visage de son enfant, elle gagna sa chambre, tout en proférant une kyrielle de reproches.

— Pourquoi as-tu disparu ?… Comment n’es-tu pas venue, dire adieu à ces dames ? — C’est inconcevable !… Quand perdras-tu ces manières d’enfant gâtée ?…

Charlette la suivait, insensible à ces paroles qu’elle n’entendait que vaguement ; n’imaginant rien de ce qu’elle dirait tout à l’heure, ni de ce qui se passerait, mais certaine que de sa mère viendrait le soulagement de ses craintes, l’oubli de ses angoisses.

Dans la chambre, la présence d’Annette qui restait pour déshabiller sa maîtresse la déconcerta. Elle s’assit dans un coin, attendant avec obstination. Bientôt, sa mère et elle seraient seules… Alors, elle s’approcherait, jetterait ses bras au cou de