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Page:Pert - Charlette.djvu/27

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centimètres au printemps, et puis six pendant l’été…

Belle haussa les épaules.

— Dix centimètres, la belle affaire !… Il t’en faudrait encore vingt !… Tiens, vois, tu me viens à l’épaule ! — Et puis, ce n’est pas ça, la taille encore ne ferait rien, mais tu es maigre, tu es chétive ! — C’est inconcevable la nature que tu as !… voilà quatre ans que je t’envoie à la campagne pour te fortifier, et rien, cela ne sert à rien !…

Cependant, l’heure sonnant à un cartel la rappela brusquement à elle.

— Voyons, le dîner !…

Et, prenant un parti :

— Ma chérie, pas coiffée, tes robes dans tes malles — si toutefois tu as quelque chose de présentable, ce dont je doute, — jamais tu ne pourras t’arranger ce soir. Tu dîneras seule, et demain, je verrai à te monter de ce qu’il te faudra.

— Oui, oui, acquiesça Charlette, soulagée de ne point paraître ce soir devant des étrangers.

Madame du Jonquier la considérait mieux.

— Si, c’est vrai, tu as changé… Tu es tout à fait gentille quand tu souris. Après tout, on arrivera peut-être, en t’étoffant. — Allons, je n’ai que le temps de m’apprêter, je me sauve !…

Charlette s’élança derrière elle, suppliant :

— Oh, maman, je veux te voir habiller, comme autrefois, dis ?