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Page:Pert - Charlette.djvu/31

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ton père, naturellement, murmura-t-elle en barbotant dans son eau. Mais sa santé l’oblige aux plus grands ménagements… toute émotion lui est défendue. Demain, quand tu le verras, dis-lui bonjour le plus simplement possible… ne parle que s’il t’interroge… tais-toi le plus que tu pourras. Surtout, ne pleure pas, et ne l’embrasse que s’il t’y encourage… Tu entends ?

— Oui, maman, répondit machinalement Charlette qui se sentait devenir stupide.

En ce moment, elle tressaillit et releva vivement la main qu’elle laissait pendre le long du fauteuil où elle était assise.

— Oh ! un chien ! fit-elle, sa figure mobile s’animant d’un sourire.

Un caniche d’une singulière couleur marron clair, presque mauve, sortait de dessous le fauteuil, après avoir léché les doigts de la jeune fille.

Belle apostropha la camériste.

— Comment, vous avez laissé entrer Plick ?…

Annette s’avança pour chasser l’animal.

— Je ne l’ai pas vu… Allons, sale bête !…

Mais, au lieu de fuir devant le tablier que la femme de chambre agitait avec menace, Plick se blottit contre Charlette, levant des yeux suppliants vers elle.

— Oh ! maman, s’écria-t-elle séduite, ne le renvoie pas… il est si joli !…