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Page:Pert - Charlette.djvu/329

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— Regarde mon tableau, Samela, je me dépêchais de le terminer pour ton arrivée.

— Oh ! je l’ai déjà inspecté, déclara le peintre satisfait. Tu fais des pas de géant… L’hiver prochain, je te présenterai chez Servan, il sera enchanté de te faire travailler.

Mais Charlette refusa.

— Non, non, Samela, je m’amuse, mais je ne veux pas me permettre de me livrer sérieusement à la peinture… telle que je me connais, cela m’absorberait trop…

— Quel mal y aurait-il ? fit Samela étonné.

Elle ne répondit pas.

Un quart d’heure plus tard, ils revenaient lentement vers le château. Au milieu de la vaste prairie où des pluies récentes avaient fait repousser tout un monde de fleurettes champêtres et de fines aiguilles vertes, Charlette s’arrêta. Et, avec le sourire mystérieux qu’elle avait eu déjà à plusieurs reprises :

— Écoute, Samela, dit-elle, ne crains plus rien pour moi… Désormais, j’aurai mon enfant à bercer.

Et ce fut alors seulement que le vieux garçon remarqua l’allure alourdie, la gravité, l’espèce de majesté répandue en les traits de la jeune mère.

FIN