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Page:Pert - Charlette.djvu/41

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qu’avait-on fait à Charlette, pour qu’une pareille désolation la possédât ?…

Il cherchait vainement quelques phrases prudentes, discrètes, pour l’interroger, dépité de se sentir si inutilement ému, si gauche à soulager la peine de la pauvre petite, quand, tout à coup, un événement inattendu vint jeter une note comique sur cette scène et y mettre fin.

Longtemps, Plick, le caniche mauve, avait examiné avec un intérêt croissant sa jeune amie pleurant, le visage caché dans ses mains ; puis, énervé, gagné par la contagion, il se dressa sur ses pattes, leva la tête, et lança un long et lugubre hurlement. Ce fut un coup de théâtre. Instantanément, les sanglots de Charlette s’arrêtèrent ; elle découvrit ses yeux, considéra, surprise, l’animal qui dodelinait de la tête d’une façon impayable, recommençant à gémir en sourdine ; et, soudain, se renversant en arrière, elle partit d’un éclat de rire irrésistible.

— Oh ! Samela ! balbutia-t-elle, ce chien !… ce chien !…

Samela, enchanté, saisit le caniche et lui appliqua un bon baiser sur le museau.

— Ah, mon toutou, jamais tu n’as eu une meilleure idée !…

Et, rejetant l’animal, il s’assit auprès de Charlette.