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Page:Pert - Charlette.djvu/92

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mystère un carton dont elle s’était chargée en parant de chez elle.

— Comment trouves-tu ceci ? demanda-t-elle avec une anxiété où perçait l’espoir d’une approbation.

Samela prit l’aquarelle qu’elle lui tendait : une originale vue d’un coin de bois à l’automne.

— C’est toi qui as fait cela ? dit-il incrédule.

Elle eut un signe affirmatif.

— Tous les jours je travaillais dans le parc ou dans les champs… Mon Anglaise prétendait que ce que je faisais était d’un style déplorable, mais…

Samela l’interrompit :

— Ton Anglaise était idiote ! — C’est épatant, ces teintes rousses !… et comme c’est vigoureux et vrai ! — Mais, qui t’a appris à choisir des tons comme cela, ma petite ?…

Enchantée, Charlette tira encore du carton une demi-douzaine d’aquarelles soigneusement enveloppées de papier de soie.

— Voici ce que j’ai trouvé au Mesnil dans un vieil album… Ça m’a tant plu !… J’ai essayé de faire pareil.

Samela, à la vue des feuilles, était devenu mortellement päle. Il les toucha de doigts tremblants.

— Comment cela a-t-il pu se trouver là-bas ? murmura t-il à voix basse, pour lui-même.

Charlette, mise en gaité par les compliments, éclata de rire.