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Page:Pert - L Autel.djvu/100

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Robert insistait, presque grossier ; elle se défendait sans songer à s’offenser.

La voix furibonde de Lombez les rappela aux nécessités de l’heure présente.

— Non, mais, Mady, tu es là et tu ne montes pas !… Caula s’en allait !…

La jeune femme s’élança dans l’escalier.

— C’est M. La Boustière qui m’a retenue !

En haut, le camarade de Madeleine attendait, examinant avec froideur la visible émotion de l’auteur et de son interprète.

— Les imbéciles ! pensait-il, en leur appliquant un terme analogue, mais infiniment plus énergique.

De bonne famille gasconne, d’une noble origine portugaise, pourvu du diplôme de docteur en médecine, Jacques, au lieu d’exercer, s’était tout à coup fait comédien, conquérant d’emblée l’une des premières places parmi les acteurs en vedette du jour. Il gagnait gros, particulièrement parce que ce n’était pas un cabot proprement dit et qu’il avait la réputation de « faire de l’art pour l’art ».

C’était pour soutenir cette réputation qu’il acceptait volontiers de temps à autre — contre de fort cachets — de jouer « en représentations », dans quelque théâtre à côté, des pièces d’amateurs ou de jeunes. Dans ces œuvres, souvent inégales, incomplètes, mais qui offraient de beaux passages, des thèses curieuses, des élans juvéniles, le comédien trouvait l’occasion de déployer toutes ses qualités.

Il pouvait montrer un brio, une originalité, parfois même une excentricité dans le jeu qui lui étaient interdits sur la scène quasi-classique où venaient l’admirer les bourgeois de Paris et la foule des provinciaux.

D’une vanité raisonnée, très calculateur, le docteur-