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Page:Pert - L Autel.djvu/107

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Castély s’était remis. Il se leva avec vivacité et vint secouer la main de Caula.

— Vous êtes parfait !… Vous m’avez tous deux donné une sensation inoubliable, indicible !

— Mady m’est encore supérieure, constata Jacques. Elle a moins d’acquis que moi, mais ceci disparaît en ce rôle qu’elle pénètre merveilleusement et rend en toute simplicité.

Assise, sentant à présent son écrasante lassitude, Madeleine hocha la tête.

— C’est si adorable, si vrai…

La voix d’Adolphe rompit leur causerie, détruisit le charme de l’un de ces rares moments où auteur et interprètes se sentent unis comme par un mystérieux lien de chair

— Si ces messieurs et dame veulent bien profiter de ce que la sortie est libre… tout à l’heure, les ouvriers vont encore l’encombrer…

Les hommes passèrent leurs pardessus à la hâte. Mady épingla son chapeau au hasard sur ses cheveux, et ils dégringolèrent l’escalier en effet à peu près dégagé.

Dans la loge, le concierge geignait :

— Ces tonneaux !… Quand me débarrassera-t-on de ces tonneaux !…

Dehors, Caula alluma sa cigarette, salua et fila vers l’avenue de l’Opéra.

— À demain.

Robert héla un fiacre.

— Je vous mets chez vous, Mady.

Aussitôt assis, leurs mains se prirent, d’un geste affectueux, si spontané, si inconscient, que ni l’un ni l’autre ne chercha à l’expliquer.

Ils causaient de l’avenir, des pièces que Robert écri-