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Page:Pert - L Autel.djvu/182

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connu combien il était à la merci, pieds et poings liés, de son adversaire.

— C’est bien, dit-il, la voix altérée, vous aurez ma pièce dans le délai que vous m’imposez.

Sallus rit.

— Quant à votre poignée de main, je peux me taper, n’est-ce pas ? Peu m’importe, mon petit… Ces choses-là, ça n’a d’intérêt que devant le monde… Et je suis bien tranquille… En public, c’est vous qui la rechercherez, ma cordiale étreinte !…

— C’est vrai, reconnut Robert rancuneusement.

Debout, se dirigeant vers la porte, Sallus eut une dernière recommandation :

— Ah ! tancez donc la petite Mady !… L’autre soir, elle a été exécrable… Et justement, j’avais amené deux directeurs, Sennet et Richard, pour la voir !… Qu’elle se soutienne si elle veut des engagements !… Elle avait l’air crevée… Est-ce que c’est vous qui l’éreintez ainsi, ou ce gros plein de soupe… Comment l’appelez-vous ?… La Boustière ?

Robert haussa impatiemment les épaules.

— Mademoiselle Jaubert est surmenée, cela n’a rien d’étonnant… Avec ces deux rôles écrasants qu’elle joue tous les soirs… Sans compter les matinées du dimanche…

La porte ouverte, le critique jetait crûment, tout haut :

— Voyons, vous ne prétendez pas que vous ne couchez pas avec elle !… Le soir de la première, ça a été concluant !…

Robert l’arrêta avec inquiétude, montrant la porte de la salle à manger entrebâillée.

— Je vous en prie !… Ma femme est là !

Sallus rit.

Comment ! elle se préoccupe de cela ? Oh ! mais,