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Page:Pert - L Autel.djvu/203

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VIII

Durant toute la matinée, Castély avait travaillé avec une persistance, un entrain, une lucidité qui l’émerveillaient lui-même.

En trois heures, il avait bâclé toute la charpente de la pièce promise à Sallus, ébauché çà et là les scènes les plus importantes ; et, s’interrompant à peine pour déjeuner, il s’était rejeté ensuite au travail, jusqu’à quatre heures.

Et, brusquement, il laissa tomber son porte-plume, sentit l’engourdissement de son poignet ; il se redressa, souffrit de la courbature aiguë étreignant ses reins et ses épaules.

L’enchantement s’était envolé ; les personnages avaient fui ; les sonorités s’étaient éteintes ; les images s’étaient évanouies ; il ne restait plus sur la table du bureau que du papier couvert de griffonnages, des feuillets en tas ; et, par terre, d’autres feuillets froissés, quelques gouttes d’encre jaillies d’une plume brisée que l’écrivain avait lancée derrière lui sans s’occuper de l’endroit où elle tomberait.