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Page:Pert - L Autel.djvu/231

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Les yeux aigus de Julien se posèrent sur ceux de son ami, avec une indéfinissable expression d’angoisse et d’obscure criminalité.

— Il faudra bien se débrouiller, dit-il, les dents serrées.

Le fiacre montait au pas la rue Notre-Dame-de-Lorette. En approchant de la rue Fontaine, Robert eut un brusque tressaillement.

— Écoutez ! fit-il la voix changée. Vous allez continuer tous deux jusqu’à la maison où je ne tarderai pas à vous rejoindre…

Sans parler, Julien Dolle le regardait fixement. Suzanne s’attrista :

— Où vas-tu ?… Mon Dieu, je pensais que tu déjeunerais avec ton ami…

Il laissa voir une impatience :

— Mais j’y compte !… Puisque je te dis que je vous retrouverai tout à l’heure…

Et, sans prendre la peine de mentir :

— Il faut que j’entre ici… chez mademoiselle Jaubert.

Suzanne objecta avec étonnement :

— Chez cette pauvre fille ?… Mais que peux-tu avoir à y faire ?…

Il expliqua, après avoir crié au cocher d’arrêter, et la portière déjà ouverte :

— Elle avait des manuscrits à moi. J’ai absolument besoin de rentrer en leur possession… Et, sans doute, tout ce qui était à elle va être promptement dispersé…

Dolle garda un instant la main de son ami dans la sienne.

— Faut-il vraiment t’attendre pour déjeuner ?… Je crois qu’il est plus simple que je rentre chez moi, après avoir mis Suzanne à sa porte.

L’autre tourna le dos, nerveux.