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Page:Pert - L Autel.djvu/233

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— Mais, ma bonne dame, je n’ai aucune qualité pour me constituer l’héritier de mademoiselle Jaubert !…

La concierge, le considéra d’un air de blâme indulgent.

— Allons, monsieur, ce n’est pas à nous autres qu’il faut dire cela ! s’écria-t-elle avec sa ronde franchise populaire de brave femme, Mademoiselle Jaubert était une demoiselle bien comme il faut, bien rangée, pour une personne de son état !… et avec cela, pas fière. On était nous trois, un peu comme des amies, surtout ma fille qui a reçu de l’éducation. Eh bien, on n’était pas sans savoir des choses ! Une supposition que le malheur de l’autre jour ne serait pas arrivé, est-ce que vous l’auriez laissée dans la peine, avec son bébé ? Non, n’est-ce pas ? Alors, il est juste qu’au cas contraire vous ayez le bénéfice des petits avantages. Oh ! ils ne sont pas lourds ! Justement, mademoiselle Madeleine devait deux termes au propriétaire. Il s’arrangera sûrement du mobilier, car il ne sera pas fâché de louer désormais tout garni. C’est donc surtout ses petits bibelots personnels que vous aurez, et que, j’en suis certaine, elle serait heureuse que vous preniez, car elle vous aimait bien, allez !

L’arrivée de Cécile coupa le flot de paroles de la bonne femme, qui ne s’apercevait pas le moins du monde de l’irritation croissante de son auditeur.

— Ah ! vous, monsieur ! s’écria la jeune fille interdite, dévorant des yeux l’écrivain, tandis qu’une faible rougeur venait colorer ses joues pâles.

Castély expliqua d’un ton bref, sans remarquer l’émotion de la petite ouvrière :

— Il doit y avoir chez mademoiselle Jaubert deux manuscrits m’appartenant et dont je désire rentrer en possession immédiatement. Votre mère me dit que vous avez mis de l’ordre, vous les avez sans doute trouvés ?